Suite à cette lettre apostolique, nous avons alors fréquemment entendu parler d’un pape réactionnaire vivant dans un autre temps. Et pourtant !
A chaque voyage, à chaque intervention, surtout devant les jeunes, il rappelle de quelle façon nous devons utiliser nos talents : « comment dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »2. Il redit les valeurs chrétiennes qu’a développées pendant plus de cent ans la doctrine sociale de l’Eglise.
Lors de son voyage en Amérique du Sud, il demande aux jeunes de prendre leurs responsabilités pour bâtir un monde plus juste « L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous qui êtes présents à ce rassemblement, est celui-ci : ne gaspillez pas votre jeunesse. Ne cherchez pas à vous en échapper. Vivez-là intensément. Consacrez-là à de hauts idéaux de foi et de solidarité humaine. »3
En Italie, à Lorette, début septembre, il a lancé un nouvel appel aux jeunes de notre temps, dont le message est le suivant : « Ne suivez pas la voie de l'orgueil, mais celle de l'humilité. Allez à contre-courant : n'écoutez pas les voix intéressées et persuasives qui, de toute part, diffusent aujourd'hui des modèles de vie basés sur l'arrogance et la violence, le pouvoir et le succès à tout prix, l'apparence et la possession, au détriment de l'être. »4
Lors d’un discours fin août, il fut encore plus précis à propos de cette attente au niveau de la morale économique de notre temps. Il appelle à une « conversion économique »5 et propose de faire le choix « entre égoïsme et amour, entre justice et malhonnêteté, en définitive, entre Dieu et Satan. »6
Dans une rencontre récente avec des membres de l’Internationale démocratique du Centre et démocrate chrétienne, il a rappelé les principes fondamentaux des valeurs chrétiennes en précisant que « la doctrine sociale de l’Eglise offre des éléments de réflexion utiles pour promouvoir la sécurité et la justice tant au niveau national qu’international, à partir de la raison, du droit naturel, et également de l’Evangile, c’est-à-dire à partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain et la transcende également. » 7
Pour protéger la dignité humaine « contre l’arbitraire du plus grand nombre ou du plus fort », le Pape enseigne que l’humanité devrait s’en remettre à la loi naturelle. C’est la « norme écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme », qui lui permet de distinguer le bien du mal.
Il appelle à combattre « l’obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique qui parviendraient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle ; l’ordre démocratique lui-même serait blessé de manière radicale dans ses fondements ».
Il ajoute que pour combattre cet obscurcissement « qui est une crise de la civilisation humaine avant d’être une crise de la civilisation chrétienne, il faut mobiliser toutes les consciences des hommes de bonne volonté, laïcs ou même appartenant à des religions différentes du christianisme, afin qu’ensemble et concrètement, ils s’engagent à créer, dans la culture et dans la société civile et politique, les conditions nécessaires pour que l’on prenne pleinement conscience de la valeur inaliénable de la loi morale naturelle ».
Face au défi de notre temps, notre cœur devrait être plus à l’écoute de notre pape Benoît XVI qui enseigne aux catholiques et aux personnes de bonne volonté, le comportement moral à adopter pour être capable de bâtir une civilisation de l’Amour.
DC MB
1 Motus proprio 7 juillet 2007
2 Discours du pape benoit XVI, Stade municipal de Pacaembu, São Paulo, Jeudi 10 mai 2007
3 Discours du pape benoit XVI, Stade municipal de Pacaembu, São Paulo, Jeudi 10 mai 2007
4 Homélie du pape Benoît XVI, L’esplanade de Montorso, Lorette, Dimanche 2 septembre 2007
5 Conversion économique, Angélus, Palais apostolique de Castelgandolfo, dimanche 23 septembre 2007
7 Discours du pape Benoît XVI discours à l’Internationale démocratique du Centre et démocrate chrétienne