10 mai 2007
Voici quelques extraits du Discours de Benoît XVI, lors de sa rencontre avec les jeunes Brésiliens au stade Pacaembu de Sao Paulo, qui ont attirés mon attention.
Vous pouvez aussi lire son discours en intérgralité, cliquez ici
Vous avez une question cruciale à lui poser, mentionnée dans l’Evangile. C’est la même que le jeune homme qui a couru à la rencontre de Jésus : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Je voudrais approfondir avec vous cette question. Il est question de la vie. La vie qui, en vous, est exubérante et belle. Qu’en faire ? Comment la vivre pleinement ?
Nous comprenons immédiatement, dans la formulation de la question elle-même, que le « ici » et « maintenant » ne suffisent pas ; autrement dit, nous ne parvenons pas à réduire notre vie à l’espace et au temps, quand bien même nous tendons à élargir leurs horizons. La vie les dépasse. En d’autres termes, nous voulons vivre et non mourir. Nous sentons que quelque chose nous révèle que la vie est éternelle et qu’il est nécessaire de s’engager pour que cela advienne. En somme, tout est dans nos mains et dépend, d’une certaine manière, de notre décision.
La question de l’Evangile ne concerne pas seulement l’avenir. Elle ne concerne pas seulement ce qui adviendra après la mort. Au contraire, il existe un engagement dans le présent, ici et maintenant, qui doit être une garantie d’authenticité et par conséquent d’avenir. En un mot, la demande du jeune homme met en question le sens de la vie. Pour cela, elle peut être formulée ainsi : que dois-je faire pour que ma vie ait un sens ? c’est à dire : comment dois-je vivre pour cueillir pleinement les fruits de la vie ? ou encore : que dois-je faire pour que ma vie ne soit pas vaine ?
Il ne suffit pas, pourtant, de les connaître. Le témoignage vaut plus que la science, ou plutôt, il est l’application de la science elle-même. Les commandements ne sont pas imposés de l’extérieur, il ne réduisent pas notre liberté. Au contraire : ils constituent de vigoureux stimuli intérieurs, qui nous poussent à agir dans une certaine direction. A leur fondement se trouvent la grâce et la nature, qui ne nous laissent pas immobiles. Nous devons avancer. Nous sommes poussés à faire quelque chose pour nous réaliser nous-mêmes. Se réaliser par le moyen de l’action, c’est en fait devenir réels. Nous sommes, en grande partie, à partir de notre jeunesse, ce que nous voulons être. Nous sommes, pour ainsi dire, l’œuvre de nos mains.
Les années que vous êtes en train de vivre préparent votre avenir. Le « demain » dépend beaucoup de comment vous vivez l’ « aujourd’hui » de votre jeunesse. Devant vos yeux, mes très chers jeunes, vous avez une vie que nous souhaitons longue ; mais elle est unique : ne permettez pas qu’elle se passe en vain, ne la gaspillez pas. Vivez avec enthousiasme, avec joie, mais surtout avec le sens de la responsabilité.
Vous pouvez être les acteurs d’une société nouvelle, si vous cherchez à mettre en pratique une conduite concrète inspirée des valeurs morales universelles, mais aussi un engagement personnel de formation humaine et spirituelle d’importance vitale. Un homme ou une femme mal préparés aux défis réels posés par une interprétation correcte de la vie chrétienne dans leur propre domaine seront une proie facile à tous les assauts du matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux.
Soyez des hommes et des femmes libres et responsables ; faites de la famille un centre rayonnant de paix et de joie ; .... Le pape s’attend aussi à ce que les jeunes cherchent à sanctifier leur travail, en l’accomplissant avec compétence technique et diligence, afin de contribuer au progrès de leurs frères et d’illuminer de la lumière du Verbe toutes les activités humaines (Lumen gentium, 36). Mais surtout, le pape souhaite qu’ils sachent être les acteurs d’une société plus juste et plus fraternelle, remplissant leurs devoirs envers l’Etat : en respectant ses lois, en ne se laissant pas emporter par la haine et la violence, en cherchant à être un exemple de conduite chrétienne dans le domaine professionnel et social, en se distinguant par leur honnêteté dans les rapports sociaux et professionnels. Qu’ils se rappellent que l’ambition démesurée de richesse et de pouvoir porte à la corruption personnelle et d’autrui ; il n’y a pas de raisons valides qui justifient la tentative de faire prévaloir ses propres aspirations humaines, tant économiques que politiques, au moyen de la fraude et du mensonge.
Il existe, en dernière analyse, un panorama d’action immense dans lequel les questions de l’ordre social, économique et politique acquièrent un relief particulier, pourvu que leur source d’inspiration soit l’Evangile et la doctrine sociale de l’Eglise. La construction d’une société plus juste et solidaire, réconciliée et pacifique, l’engagement à freiner la violence, les initiatives de promotion d’une vie pleine, de l’ordre démocratique et du bien commun, et surtout, celles qui visent à éliminer certaines discriminations existant dans les sociétés latino-américaines, et qui pourtant ne sont pas motifs d’exclusion, mais d’enrichissement réciproque
Mais l’Évangile continue en nous racontant que ce jeune homme, ayant entendu l’invitation, s’est attristé. Il s’est retiré, découragé et triste. Cet épisode nous mène à aller plus loin dans la réflexion sur le trésor de la jeunesse. Il ne s’agit pas, en premier lieu, d’une question de richesse matérielle, mais de la vie elle-même, et des valeurs inhérentes à la jeunesse. Cette richesse est héritée de deux sources : la vie, transmise de génération en génération, à l’origine ultime de laquelle on trouve Dieu, plein de sagesse et d’amour ; et, l’éducation, qui nous place dans une culture, à tel point que nous pouvons presque toujours dire que nous sommes davantage les enfants de la culture, et donc de la foi, que de la nature. De la vie surgit la liberté qui se manifeste elle-même, spécialement à cette phase, comme une responsabilité. Ici survient le grand moment de la décision, dans un double choix : premièrement, concernant un état de vie et, deuxièmement, concernant une profession. C’est ici qu’intervient une réponse à la question : que dois-je faire de ma vie ?
L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous qui êtes présents à ce rassemblement, est celui-ci : ne gaspillez pas votre jeunesse. Ne cherchez pas à vous en échapper. Vivez-là intensément. Consacrez-là à de hauts idéaux de foi et de solidarité humaine.
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