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Homélie au sanctuaire marial de Mariazell en Autriche
Lundi 10 septembre 2007 (ZENIT.org)– La crise que traverse aujourd’hui l’Occident est due au sentiment qu’il est impossible de connaître la vérité, a affirmé le pape Benoît XVI au sanctuaire de Mariazell, le but de son voyage de trois jours en Autriche, de vendredi à dimanche.
Le pape a présidé samedi une célébration eucharistique à l’occasion du 850e anniversaire de la fondation du sanctuaire marial qui accueille chaque année un million de catholiques d’Autriche et des environs. Plusieurs dizaines de milliers de pèlerins ont participé à la messe qui s’est déroulée à l’extérieur de la basilique du sanctuaire.
Au cours de son homélie, le pape a rappelé le cœur de la foi de l’Eglise, à savoir que Jésus est « le pont, qui met vraiment Dieu et l'homme en contact direct ». « Et donc, si nous, chrétiens, l'appelons l'unique Médiateur du salut valable pour tous, qui concerne chacun et dont, en définitive, tous ont besoin, cela ne signifie pas du tout le mépris des autres religions ni l'absolutisation orgueilleuse de notre pensée », a-t-il déclaré.
Proclamer la foi chrétienne signifie « seulement que nous avons été conquis par Celui qui nous a intérieurement touchés et comblés de dons, afin que nous puissions à notre tour faire des dons également aux autres ». « De fait, notre foi s'oppose de manière catégorique à la résignation qui considère l'homme incapable de la vérité, comme si celle-ci était trop grande pour lui », a expliqué Benoît XVI.
« Cette résignation face à la vérité est, selon ma conviction, le cœur de la crise de l'Occident, de l'Europe », a précisé le pape.« Si pour l'homme il n'existe pas de vérité, celui-ci, au fond, n'est même pas capable de distinguer entre le bien et le mal. Les grandes et merveilleuses connaissances de la science deviennent alors ambiguës : elles peuvent ouvrir des perspectives importantes pour le bien, pour le salut de l'homme, mais également, et nous le voyons, devenir une menace terrible, la destruction de l'homme et du monde », a poursuivi Benoît XVI.
« Nous avons besoin de la vérité. Mais, certainement en raison de notre histoire, nous avons peur que la foi dans la vérité comporte l'intolérance », a-t-il expliqué.
« Si cette peur, qui a ses bonnes raisons historiques, nous assaille, il est temps de tourner notre regard vers Jésus », a-t-il exhorté.En contemplant Jésus, a-t-il souligné, on découvre que « la vérité ne s'affirme pas à travers un pouvoir extérieur, mais elle est humble et ne se donne à l'homme qu'à travers le pouvoir intérieur de son être véritable. La vérité se démontre elle-même dans l'amour. Elle n'est jamais notre propriété, notre produit, de même que l'amour ne peut pas se produire, mais seulement se recevoir et se transmettre comme don. Nous avons besoin de cette force intérieure de la vérité ».
Cette méfiance vis-à-vis de la vérité implique également une méfiance face à l’avenir, un sentiment qui, selon le pape, explique l’hiver démographique en Europe.
« L'Europe est devenue pauvre en enfants : nous voulons tout pour nous-mêmes, et peut-être n'avons-nous pas tellement confiance en l'avenir », a-t-il souligné.
Benoît XVI est convaincu que pour retrouver la confiance dans l’avenir il faut redécouvrir Dieu.« Mais la terre ne sera privée d'avenir que lorsque s'éteindront les forces du cœur humain et de la raison illuminée par le cœur, quand le visage de Dieu ne resplendira plus sur la terre ».
« Là où se trouve Dieu, se trouve l’avenir », a-t-il conclu.
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